taradeauTaradeau, anciennement Taradel est issu de la racine TaR qui dans la langue indo-européenne signifie « rocher perché » Il y a bien à Taradeau un rocher qui domine le village. Une explication plus rationnelle fait dériver ce nom du latin Neprun alaternus, l’alaterne est un arbrisseau aux baies noires qui pousse dans la commune et que l’on appelle en provençal le Taradèu (Phonétiquement Taradéou)

L’histoire de Taradeau commence avec l’apparition en Provence, à l’âge du fer, des Celto-Ligures 

Ils nous ont laissé les vestiges de nombreux oppida construits à partir du VIème siècle avant J-C, dont deux furent établis à Taradeau au début du Ier siècle avant J-C. Le plus vaste des deux, l’oppidum du Fort semble avoir été l’une des plus importante forteresses gauloises commandant la vallée de l’Argens : on peut apercevoir depuis ses murailles plusieurs autres oppida  appartenant au même système défensif.

Après l’assassinat de César en plein Sénat par Brutus et ses amis, Antoine et Octave, le neveu de César, qui deviendra l’empereur Auguste, s’unissent contre les conjurés, et Antoine appelle à l’aide Lépide, gouverneur de la Narbonnaise. Tous deux se rejoignent en 43 avant J-C, avec leurs légions, « au confluent de Florièye et de l’Argens », nous dit Tacite, c’est-à-dire à Plan Guillet, aux portes de Taradeau. Cette rencontre sera à l’origine du second Triumvirat (Octave, Antoine, Lépide), qui mettra fin à la République et donnera le jour à l’Empire romaine. La présence romaine a laissé de nombreuses traces à Taradeau, où l’on pense que des vétérans de la VIIIème Légion avaient été installés par César comme colons et les recherches menées au quartier de l’Ormeau ou à la Clémensanne ont donné des résultats particulièrement intéressants : un hameau Gallo-Romain comptant plusieurs fermes, un moulin à huile et un fouloir à vin dans le premier site, et des thermes dans le second. En outre, de nombreuses trouvailles ont été faites au hasard des labours profonds sur l’ensemble de la commune, les restes d’une importante ferme gallo-romaine ont été mis au jour dans le vignoble du château de St Martin. La pax Romana va régner pour quelques siècles sur la région et la foi chrétienne va s’y implanter : l’évêché de Fréjus sera fondé au IIIème siècle de notre ère.

Les choses commencent à se gâter à partir du Vème siècle, avec un déferlement de Barbares sur la Provence ; Wisigoths, Burgondes et Francs s’y succèdent. Au IXème siècle les Sarrasins venues d’Espagne  occupent Grimaud et le Fraxinet (La Garde Freinet)  profitant de l’effondrement de l’empire carolingien, ils pillent et mettent à sang toute la région. Fréjus et Toulon sont détruits, quelle résistance pourrait leur opposer une modeste bourgade comme Taradeau ? Il faudra attendre près d’un siècle pour que les barons provençaux sous la bannière de Guillaume d’Arles, Comte de Provence parviennent à chasser les envahisseurs, avec l’aide de la flotte byzantine, en 993…

L’histoire atypique de Taradeau réserve encore de nombreux retournements de situations. Nous vous invitons à poursuivre la  lecture qui vous conduira jusqu’à nos jours,  dans un magnifique ouvrage qui est en vente à la mairie de Taradeau au prix de 25€.